Peut être ailleurs...
(roman)
"Enfin, un bus arrive et s'arrête, bien qu'il soit
passablement plein. Nous montons tant bien que mal et partons, envoyant une
vague d'eau boueuse contre les murs orangés de l'arrêt de bus.
Un chien marron clair regarde l'horizon avec avec un
air de désespoir. Même les chiens sont devenus plus tristes. Il attend le
départ du bus et traverse jusqu'à la petite place. De là, il nous jette un
dernier regard profond et déprimé. Puis il s'enfonce dans la ruelle. Je ne
trouve même pas de nourriture dans la poubelle. J'ai parcouru tout le quartier
du nord au sud et de l'est à l'ouest et rien. Les gens ne jettent plus leurs
restes. Même les os de poulet sont bouillis plus d'une fois pour en extraire toute
la substance, et nous, les canidés, n'avons plus rien à nous mettre sous la
dent. Je n'ai pas trouvé un seul rat aujourd'hui, pas un seul, on dirait que
même les égouts sont pauvres. Aujourd'hui, j'ai mangé deux mouches, parce
qu'elles volaient très bas. Si ça continue, je vais devoir changer de quartier.
Le problème, c'est que le cartier voisin est dirigé par le borgne et que même
les plus gros chiens ont peur de lui. Une dame ouvre la porte de sa maison.
Elle me regarde d'un air étrange. Elle me fait un signe. Serait-ce pour quelque
chose de bon ? La malchance rend méfiant. Je m'approche, traînant un peu la
queue, amical mais pas trop, prêt à mordre s'il le faut, plus tard on dira que
je suis un chien rusé, mais c'est la vie qui m'a fait ainsi. - Viens ici -
pauvre animal, on dirait qu'il n'a pas pris son petit déjeuner - viens ici - la
femme lui lance une hallulla (2) et
attend qu'il la croque avant de retourner à l'intérieur et de fermer la porte.
Je ne vais pas m'enrichir ou m'appauvrir en lui donnant un morceau de pain.
Pauvres bêtes, elles ne sont pas responsables des mauvaises actions des
humains."(extrait du premier chapitre)
Les animaux, les objets, le paysage, tous sont les protagonistes d'une époque et d'une histoire. Dans ce roman (comme dans beaucoup de mes romans), les animaux, les objets, les maisons, les plantes, etc. prennent une âme et une pensée, ils participent activement à l'histoire, non seulement en tant que ressource littéraire, mais aussi en tant que gestionnaires qu'ils sont souvent du quotidien, de l'insolite et de nos décisions.
"Peut-être dans un autre lieu...", un roman qui se déroule pendant les années de dictature et qui, en plus de nous plonger dans la douleur et l'angoisse des personnages, nous invite à la réflexion et à l'esprit critique. Le pouvoir qui corrompt, la déshumanisation, la mort des idéaux, tout cela est exprimé à travers les voix des personnages principaux de cette histoire.
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